APPEL A CONTRIBUTIONS / CALL FOR PROPOSALS : AFRIKADAA #10 THE POLITICS OF SOUND





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Comment les créateurs, s’emparent-ils du SON, dans leur production artistique et dans leur écoute du monde ?

Des sons dissimulés dans l’environnement nous incitent à mieux entendre le monde qui, trop souvent, est masqué par le regard.

Écouter autrement !

Ce numéro est pensé comme un voyage sonore. Sonorités discordantes ou accordantes, l'art sonore est souvent un art de l'affect. En portant un intérêt au son, il s agit d’ouvrir un champ élargi ou sont convoqués l'expérience des lieux, les parcours et les dérives physiques, les récits, les narrations sonores, et l’exploration de la mémoire pour une suspension de l’oubli. Identifier les différents phénomènes sonores, les modes d’écoutes des sons et la variété des modes de productions. De même qu'on n'écoute pas seulement avec ses oreilles, mais avec son corps. Envisageons ce numéro comme les « Sounds Studies », en associant pratiques sonores et problématiques, mémoire sonore et écriture sonores, poésie sonore et rythme sonore, silence et bruit, espace sonore et parcours sonore.

Les sons émis ne suffisent pas à assouvir les besoins et les visions des artistes, qui les associent à d’autres formes d’expressions artistiques …

“Don ‘t call it music if the term offends you.”


Créer des sons qui n'existent pas dans la nature. Produire des sons que nous n'avons jamais entendus. Des sons inédits peuvent être inclus dans une œuvre, mais leur acceptation ou leur intégration en tant que « les nôtres », permet de décoloniser les perceptions et de démoraliser les savoirs.

Lorsque vous entrez dans une galerie ou un musée, vous n'êtes pas juste entrain d'avoir une expérience visuelle ... La peinture et la sculpture attirent votre attention sur le son. Nous sommes constamment soumis à l’expérimentation sonore sans le savoir. Jusqu'au silence.

Ce numéro d'Afrikadaa interroge le lien actuel, entre l’art et le son. L'histoire du son dans les arts plastiques joue dans un rapport contradictoire fait de tension, de dramaturgie, de pression, d'un récit en creux de signes, par défaut. En somme, dans les arts visuels, on distingue les œuvres sonores plastiques, et les œuvres sonores.

« Le monde est musique » dit John cage


Rétrospectivement ce territoire hybride et dense nous permet de lire autrement l'histoire de l'art, celle de la musique et l'utopie sémiotique qui les traversent de part et d autre. Il est important d’évoquer ces échanges hospitaliers, idéalistes parfois, entre le visible et la sonore.

L'art sonore a-t-il la capacité de créer des fictions, de revisiter des histoires passées, présentes ou futures ? Les fictions sonores de ce prochain numéro, vont permettre d’aborder sur le plan sociopolitique différents courants musicaux qui ont marqué les luttes des droits civiques ou les luttes panafricaines. Ces fictions traverseront une histoire esthétique du son et de la musique. Ces narrations sonores peuvent se reproduire au travers des créations politiques, telles les extravagances frictionnelles de l’afrofuturisme, de la généalogie extraterrestre de Sun Ra, aux voyages interplanétaire de Doctor Octagon regagnant la planète terre par le fax. La musique devient la promesse d’un monde, autre.

C’est ce que nous allons questionner au cours de ce numéro dédié au son.

Petit conseil pour les vacances : afin d'être inspirés par ce prochain numéro n'oublier pas de mettre dans vos valises : Lee Scratch Perry, Miles Davis, Gil Scott Heron, Sun Ra, Linton Kwesi Johnson, Public Enemy, Last Poets, Afrika Bambaataa, Nina Simone …..,

Nous vous invitons à nous envoyer vos essais, articles, photos, œuvres, poèmes, pièces sonores, et toutes autres contributions autour de cette thématique. N'hésitez pas à nous envoyer votre sélection musicale afin d’ illustrer de votre article pour la conception de la revue sonore de ce numéro .

- Les articles feront au minimum 600 mots et au maximum 2000 mots (soit entre 2600 et 10 000 signes) et seront fournis en .doc

- Les images et documents photos doivent être fournis au format JPEG et d'une résolution de 300dpi minimum

- Chaque photo doit être nommée avec un titre explicite et accompagnée d'un texte indiquant le titre de l’œuvre, une description technique, l'année de réalisation et le nom du photographe.

Date limite pour la réception des articles 29 septembre 2015

Vous pouvez envoyer vos contributions à : contact@afrikadaa.com ou pascaleobolo@afrikadaa.com 


English below 

#FlashBackFriday : En mai dernier nous étions à Saint-Louis pour le festival le "Fleuve en couleur"


©Ousmane Sow


Il y a près 2 mois, Afrikadaa se rendait à Saint-Louis pour assister à la 6 ème édition du festival le Fleuve en couleur qui s'est tenue du 9 mai au 9 juin 2015. Organisé chaque année par l'association PAVA depuis 2009, ce festival met en lumière des artistes sénégalais et étrangers. A travers un parcours artistique qui s'étend sur l'ensemble de l'île, le public est invité à découvrir des œuvres d'art tout en visitant la ville classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. 25 espaces d’expositions ouverts au public, 73 artistes exposés, des milliers de visiteurs, le Fleuve en couleur confirme cette année encore son statut d'évènement culturel incontournable. Retour sur ce festival d'art contemporain qui redonne à Saint-Louis ses lettres de noblesse.

Ce sont les derniers jours du mois de mai, il est minuit. Ndar* d'ordinaire si paisible est en effervescence, en effet la fin du Fleuve en couleur coïncident avec le sacro-saint Festival de Jazz. L'atmosphère est étrange quasi mystique, nous sommes sur l'île que depuis quelques minutes et déjà le temps semble s'être suspendu, cela ne fait aucun doute cette ville à quelque chose de magique. Le lendemain, pas une minute à perdre, nous partons à la découverte de la ville et des espaces d'expositions qui participent au Fleuve en couleur.

Le Patio Saint-Louis (Galerie Arte)

Première étape, le Patio Saint-Louis qui abrite la Galerie Arte. Design, peinture, sculpture chez Arte il y en a pour tous les goûts. Parmi les cinq artistes exposés par Jöelle le Bussy on retiendra :

- Yves Gusella, avec sa série de toiles en hommage à Saint-Louis. L'artiste, vivant à Saint-Louis depuis de nombreuses années, a capté des instants de vie qui font écho aux œuvres de Manel Ndoye exposées à Arte Dakar.

- Cheikh Keita (membre du groupe TAKEYFA), qui met son talent au service d'une cause qui lui est chère, l'amélioration des conditions de vie des Albinos et la défense de leurs droits, dans le cadre d'un partenariat entre l'association CARE ALBINOS (présidée par Mah Khoudia Keyta, sœur de Cheikh et membre du groupe TAKEYFA) et la Galerie Arte. Cette dernière reversera à CARE ALBINOS une partie du produit de la vente des œuvres de Cheikh Keita, Kiné Aw et Baba Ly, pour marquer son soutien à cette noble cause.

Le Patio Saint-Louis (Galerie Arte)


Une promenade le long du quai Henry Jay nous conduit aux Comptoirs du Fleuve, fief d’ Amadou Diaw (Président de l'Institut Supérieur de Management et initiateur avec Joëlle le Bussy du festival le Fleuve en Couleur). Ici la photographie est à l'honneur avec une exposition de photos de la fondation A'kuwa restituant des moments partagés avec les enfants des écoles primaires du Sénégal, sans oublier les saisissants clichés de Saint-Louis capturés par Laurent Gerrer et les œuvres de Raphaël Perilhou.


©Laurent Gerrer

Nous revenons sur nos pas en direction de la maison d'hôtes Au Fil du fleuve (ancien entrepôt de gomme arabique de la maison Devès) qui dans le cadre du festival se transforme en galerie d'art. Marie-Caroline Camara, la maîtresse des lieux y expose une série photo signée Fabrice Monteiro, Signares. Cette demeure savamment restaurée, témoigne de la richesse du patrimoine architectural de la ville tricentenaire, dont le passé glorieux ressurgit à chaque rue.

©Fabrice Monteiro

A quelques mètres du Fil du fleuve se trouve l'atelier de Meissa Fall, une véritable institution à Saint-Louis. Ce réparateur de vélos devenus sculpteur émérite a inventé sa propre forme d'art, le « vélo-art », comme il l'appel lui-même. Meissa transforme au fil des jours des cycles usagés en fascinantes sculptures, entre ses mains la ferraille reprend vie. L'artiste crée un univers où, héros, anonymes, personnages légendaires, animaux et masques se côtoient.

L'atelier de Meissa


Nous terminons notre parcours par une visite de l'institut français, qui proposait une exposition collective intitulée Traces : "Nuun ak yéne demb ba tey ", réunissant 10 artistes connus sur la scène artistique locale et internationale parmi lesquels le regretté Jacob Yacouba (décédé en 2014).

*Ndar : nom wolof de Saint-Louis

Nous reviendrons plus longuement sur ce Festival dans le prochain numéro d'Afrikadaa.
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